lundi 24 août 2009

Jour 8.

Perplexe, un peu craintif, je me rends dans un magnifique petit village au nom impossible à retenir, croisé sur la route de Campobasso. Ripalimosani.

Après un numéro destiné à attirer l'attention des villageois sur le fait que j'avais du matériel d'enregistrement audio, et m'être rendu compte que le dit matériel n'avait plus de piles, je me suis lancé dans ma quête au "personnage locace, charmant, intrigant et, évidemment, radiogénique". Je trouve d'abord Mario, qui se fait une joie de m'accompagner visiter l'église et le château, les deux monuments locaux. C'est durant cette après-midi et ce court moment passé avec le maître d'école du village que je me rends compte d'à quel point certaines ville italiennes vivent dans l'ombre des quelques grandes. Pis, Rome,Venise et Florence se partage quasiment l'intégralité du gâteau, les autres grandes villes souffrent sans cesse de la comparaison. Lucca, Sienne, Pise, ont la chance d'avoir le charme Toscan. Vérone et la cousine de Venise, tandis que Lecce et la "Florence du sud". Et Maris s'évertue à me décrire en détail le château du village qui ressemble plus à un décors de théâtre à l'échelle 1/2 qu'à un vrai monument. Et le malentendu est installé, il sera annulé le soir: Ce n'est pas ton château qui m'intéresse, c'est toi...

Grâce à une petite étincelle dans les yeux, Mario nous retient une nuit supplémentaire à Campbasso, qui se trouve à 5 min. de ce village suspendu à flanc de falaise. Je passe la soirée à profiter d'un spectacle écrit et monté par Mario. Des personnages de carnaval mis en scène dans un spectacle populaire et grotesque. Les gens chantent avec coeur, les mandolines font instantanément vibrer mon coeur, le bonheur des gens semble infini avec si peu de choses. Le château et l'église, tout deux médiévaux, sont délaissés à la faveur des jeunes qui animents les rues de Ripalimosani. Les policieurs bedonnant tentent de calmer les voitures effrontées, le public comment, se moque de ce jeune homme musclé à souhait et travesti pour son rôle de femme fatale, la place du village est animée par les hommes qui jouent bruyamment aux cartes et boivent des bières à coup de minuscules godets. Exit les monuments et les fastes des cités romantiques, le village décomplexé s'offre à moi comme une belle mais maladroite amante. Je reste un peu tard, et suis le dernier à discuter, en français, avec un enfant du pays emmigré en France depuis des décennies, et qui a tout juste l'âge de ma mère.

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