vendredi 28 août 2009

Jour 11.

Je parviens plus ou moins à enchaîner les activités promises à ma chérie, à ma grand-mère et à moi-même. Armé de mon micro, je l'accompagne au cimetière du village, qui se trouve à flanc de colline juste avant l'entrée du village.

Les cimetières italiens sont très différent des suisses. Peu de gens, souvent des anonymes, sont réellement enterrés. Les morts sont en général placés dans des structures de pierre, comme des petites maison de béton posées les unes sur les autres. Elles ont également la particularité d'être très chères, en plus du fait que les gens rivalisent de moyens pour les façades. Petits mots en marbre, fleurs dorées, la façade, toujours la façade. Les Italiens la travaillent, l'étudient, s'en souvient jusqu'à la mort. Nonna me faitvisiter tout le cimetière, dont elle connaît au bas mot la moitié des habitants. Chacun a une histoire, souvent une mort targique ou rapide. Là-bas les gens donnent vraiment l'impression de se faire faucher au grès des envie, parfois sans autre raison que de donner des histoires à raconter dans le village.

La route fait aussi souvent des morts, preuve en sont les nombreux bouquets que l'on trouve sur le rebord, à une fréquence de quelques kilomètres. En roulant par exemple une heure, on peut apparcevoir l'équivalent de deux ou trois accendents mortels...

Je vois la tombe de mon grand-père. La dernière fois que je l'ai vu il était bien vivant, bien grincheux, bien lui-même. C'était il y a déjà 15 ans. C'est la colère qui l'a tué. J'espère en tirer une bonne leçon...

Nous nous noyons tranquillement dans le calme du village. C'est qu'il serait presque agréable d'ëtre là...

Jour 10.

Nous allons à la plage.

lundi 24 août 2009

Jour 9.

Déjà plus d'une semaine de voyage. Il me semble avoir tout vu, et rien à la fois.

Nous descendons en direction de la Calabre. Ma grand-mère nous à Caccuri, le village où elle et ma mère sont nées, celui où je n'ai pas mis les pieds depuis 15 ans.

Je reconnis difficilememt la route et les rues. Ma perception a déformé les chemins du village, si bien qu'il m'est impossible de resituer la maison de "Nona". Après une série de téléphones, je la trouve finalement, hébétée par ma présence. Comme à notre habitude, nous racontons des banalités pour passer la gêne.

Nous dormons dans la grande chambre du haut.

Jour 8.

Perplexe, un peu craintif, je me rends dans un magnifique petit village au nom impossible à retenir, croisé sur la route de Campobasso. Ripalimosani.

Après un numéro destiné à attirer l'attention des villageois sur le fait que j'avais du matériel d'enregistrement audio, et m'être rendu compte que le dit matériel n'avait plus de piles, je me suis lancé dans ma quête au "personnage locace, charmant, intrigant et, évidemment, radiogénique". Je trouve d'abord Mario, qui se fait une joie de m'accompagner visiter l'église et le château, les deux monuments locaux. C'est durant cette après-midi et ce court moment passé avec le maître d'école du village que je me rends compte d'à quel point certaines ville italiennes vivent dans l'ombre des quelques grandes. Pis, Rome,Venise et Florence se partage quasiment l'intégralité du gâteau, les autres grandes villes souffrent sans cesse de la comparaison. Lucca, Sienne, Pise, ont la chance d'avoir le charme Toscan. Vérone et la cousine de Venise, tandis que Lecce et la "Florence du sud". Et Maris s'évertue à me décrire en détail le château du village qui ressemble plus à un décors de théâtre à l'échelle 1/2 qu'à un vrai monument. Et le malentendu est installé, il sera annulé le soir: Ce n'est pas ton château qui m'intéresse, c'est toi...

Grâce à une petite étincelle dans les yeux, Mario nous retient une nuit supplémentaire à Campbasso, qui se trouve à 5 min. de ce village suspendu à flanc de falaise. Je passe la soirée à profiter d'un spectacle écrit et monté par Mario. Des personnages de carnaval mis en scène dans un spectacle populaire et grotesque. Les gens chantent avec coeur, les mandolines font instantanément vibrer mon coeur, le bonheur des gens semble infini avec si peu de choses. Le château et l'église, tout deux médiévaux, sont délaissés à la faveur des jeunes qui animents les rues de Ripalimosani. Les policieurs bedonnant tentent de calmer les voitures effrontées, le public comment, se moque de ce jeune homme musclé à souhait et travesti pour son rôle de femme fatale, la place du village est animée par les hommes qui jouent bruyamment aux cartes et boivent des bières à coup de minuscules godets. Exit les monuments et les fastes des cités romantiques, le village décomplexé s'offre à moi comme une belle mais maladroite amante. Je reste un peu tard, et suis le dernier à discuter, en français, avec un enfant du pays emmigré en France depuis des décennies, et qui a tout juste l'âge de ma mère.

Jour 7.

Après quelques kilomètres de route, nous nous arrêtons à Termoli, autre station balnéaire de la région des Marches. Si cette région est magnifique, le bord de mer est quelque peu décevant, d'autant plus que la palge ressemble à énorme complexe de vacance déserté. En plein milieu de saison, les terrains de beach volley, piscine à toboggans et autres bar à la musique tapageuse sont vides. Les prix sont également douteux, puisqu'ils atteignent gentiment la moitié de ceux de Venise au niveau de la nourriture.

Après cette après-midi à griller à moindres frais (nous évitons soigneusement les zones parsemées de parasols et de chaises longues à louer, mais vides), nous reprenons la route encore salés par nos baignades. Direction l'intérieur des terres avec un mot d'ordre: nous perdre. Nous attérissons à Campobasso, sorte de centre urbain qui semble contaminé par une maladie dégéatrice. Les rues semblent incomplètes, des maisons pas terminées sont disposées ici et là, les rues sont irrégulières. Seul le centre possède un côté sympatiqe, du fait qu'il regroupe tout le monde sur la place centrale. Les italiens mettent un point d'honneur à voir et être vus, ainsi qu'à profiter d'être avec le plus de monde possible sans forcément faire quelque chose. C'est une mentalité très villageoise que nous retrouverons aussi dans le Sud...

mardi 18 août 2009

Jour 6.

Nous partons de Florence. Avant de dire au revoir à ma ville préférée, nous tentons d'aller visiter la gallerie des Offices. Une grosse blague. Des touristes saussissonés sur une centaine de mètres (je ne peux m'empecher à penser à de la bidoche en voyant les touristes abrutis s'aglutiner devant des monuments), au moins 1h30 d'attente, nous préférons abandonner. Cela se reproduira à Rome...

Nous descendons à Pescara en bord de mer. Le paysage de la région des Marches est magnifique. Nous le passons trop vite, mais les impèratifs de temps, de budget et d'envie de plage nous fait accélérer. Arriver en Calabre dans un délai correct, commencer à enregistrer des reportages, telle est notre priorité...

Pescara n'est pas très intéressante. Le bord de mer, la nuit, ressemble à un parc d'attraction, l'extérieur de la vile également. Les Italiens ont cette coutume d'indiquer chaque magasin par des panneaux de signalisation portant leur nom, alors, dans les zones industrielles remplies d'échoppes, la signalétique devient ridicule. Nous trouvons l'hotel avec peine, payons cher, nous reposons peu. Le monde des touristes suant sur les oeuvres de Michel-Ange semble déjà bien loin...

dimanche 16 août 2009

Jour 5.

Sous une chaleur assomante, les déclices de Venise continuent. J'insiste pour aller voir l'exposition de Robert Mapplethorpe, jointe à celles des statues de Michel-Ange et des autres artistes, à la galerie de l'Académie. Bien vu. Je me désole malgré tout des grands classiques du photographe américain comme ce sexe d'Africain pris de profil, ou ce fameux autoportrait avec un fouet dans le cul. Oui, Mapplethorpe a exploré et photographié le corps dans ses détails, mais il s'est aussi mis pas de trucs dans le fion. C'est ce qui l'a d'ailleurs tué, puisqu'il est mort du SIDA... Encore une fois le pubibon l'a emporté. J'ai tout de meme laissé un petit "where are the dicks?" sur le livre d'or, et j'espère que pour les prochains visiteurs ma demande sera comprise et satisfaite...

Voici le genre d'images que l'on ne voyait pas dans cette expo... :

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh1v3MbL7UfFZej5QJrC7bEJlLQHTSupt3xqAB01upmSAimK9ha7Niizvxql8u5-91dmYIaed0SQmbA-sBrsSRotKTGY0_-0f1BLL56lFjEFU2b-M-G6HA8moljCATVEUePOK1fPggoznbn/s320/mapplethorpe08.jpg

Jour 4.

Retour à la réalité. Le camping: promiscuité, manque d'intimité, moustiques et contact forcé avec ceux que nous avions réussi à éviter à Venise. Nous sommes maintenant VRAIMENT tous dans le meme bain... On sort les guitares, les jambé, c'est la fete, "l'entertainment". Au final, l'aventure vénitienne continue....

Florence reste malgré tout à mes yeux la plus belle ville du monde. Nous n'avons pas beaucoup de temps, mais je m'empresse de montrer à ma chérie les beautés de cette cité unique: le Palazzo Vecchio, Santa Croce, le Ponte Vecchio, mais surtout la cathèdrale, dont la vue aprés 12 ans de vifs souvenirs m'a sorti les larmes deux yeux. A chaque fois que je vois ses portes, son imense coupole et ses décorations de marbre, je me dit que le génie de l'etre humain existe, que certains fous furieux peuvent envisager construire des oeuvres qui les dépassent, qui pourront meme n'etre terminée qu'après leur mort. Ce sont tous ces "petits ouvrages" qui font la grandeur d'une ville comme Florence.

Jour 3.

Dernier jour. Nous sommes dans le paradis du futurisme, dans la maison de celle qui a su rendre hommage aux gènies artistiques de son temps. Braque, Picasso, Dali, Magritte, Giacometti et les autres... Ou sont maintenant ces fous inofensifs, ces artistes qui crèent, à peine une de leurs oeuvre apercues, une dépendance de toute une vie?

Nous partons.

Venise vit-elle vraiment? Est-elle organique? Parvient-elle à respirer sous cette masse de chaire humide et malodorante? Est-elle en train de vivre ou de survivre? Le Monde avale l'unicité de son moment partagé avec la Cité des Doges, ces gens qui empechent notre ame de s'étendre à notre guise et de prendre possession des lieux.

Venise est aimée par les spectateurs, pas par les acteurs.

Bologne. La jolie cité est désertée à cause de l'été. Loin de fastes de Venise, des beautés de Florence, la ville complexe est s'efface pendant que le soleil l'arrose de manière égale. Injustice? Le public ne s'intéresse pas à cette ville sans réputation, car on n'éprouve aucune fierté à dire que l'on est allé à Bologne. Moi si.

Nous arrivons à Florence. Après 12 ans, j'y retourne pour la troisième fois. Fidèle à elle-meme, elle éblouit, jusqu'à la Piazzale Michelangelo. Le David dans notre dos, nous regardons la nuit florentine, surement l'une des plus belle nuit du monde...

Jour 2.

La nuit, je me trouve sur une terasse relativement proche de l'eau. Tout ici est proche de l'eau, de toute manière. La nuit est d'une pauvre tranquilité, elle donne à la ville et à ses rues un peu monis occupées une certaines modestie. Les marchands africains de pacotilles et de contrefacons sont désormais installés à-meme le sol. L'air s'est rafraichi, la tranquillité de la journée s'est accentuée.

Nous croisons et recroisons des gens depuis l'après-midi, tantot une jolie femme remarquée au détour d'une rue, tantot un homme au look original, je me rends compte à point nous nous partageons tous une part du meme gateau. Notre quotidien est constitué de la meme matière, notre meringue de la meme recette. Chacun en veut un morceau, en le partageant le moins possible.

Qu-est-ce qui nous rend si dociles? A part le besoin, qu'est-ce qui poussent ces jeunes élégant à nous servir, touristes transpirants et ingrats, totalement privés de capacités adaptatives, incultes pour toujours sur la grandeur de Venise, de l'Italie?

Venise n'est pas le romantisme, elle est l'idée que l'on s'en fait. Mais peut importe, tant qu'il y aura des humains, on trouvera un public pour cette mascarade sans fin...

Jour 1.

Arrivée à Venise. La ville est à la hauteur de sa réputation, elle rend une copie parfaite, semblant s'imiter elle-meme tellement elle est conforme à l'image que l'on s'en fait. A peine arrivé, une fois sur l'ile qui l'a forme, on passe dans un autre monde... Tellement irréel parfois, que l'on se croit sur une énorme meringue qui flotte sur la mer...
Venise donne de l'appétit, et les gloutons ne manquent pas. Elle est la ville de tout le monde, de tout le monde, de n'importe qui. Elle est envahie par une cohorte de touriste en sueur, dont chacun se dispute de maniére la plus égoiste qu'il soit sa parcelle de meringue. Tout le monde évolue de manière convenue - nous sommes heureux dans la ville la plus romantique du monde - submergés d'attitudes surfaites, de clichés attisés et de vitrines identiques. Car il s'agit bien de cela. Venise est une vitrine, une facade, un décors de théatre que tout le monde se dispute, et que chacun tente de maintenir debout... L'image et l'apparence, c'est l'Italie qui est la caricature d'elle-meme, et qui peine à sortir de sa propre image. Quoi qu'il en soit, Venise reste magnifique...

Mieux vaut tard que jamais...

Il semblerait que j'aie laissé ce blog livré à lui-meme et sans attention... En voici un peu du fait de mon voyage en Italie, avec quelques éléments, jour par jour, sur ce que nous avons fait ces deux dernières semaines. Inutile de dire que des choses, nous en avons vues, entre Venise, Florence, Rome et le reste... en voici un aperçu...